La Femme Océane est en place à Arès, en bout de digue du port ostréicole. La sculpture à été réalisée dans un bois exotique originaire du Cameroun, le niangon
(70 centimètres de diamètre) dans lequel le sculpteur a dégrossi et esquissé
les grandes lignes avant de travailler au ciseau. La réalisation de la Femme Océane
(4m30 de haut) a nécessité 600 heures de travail. Le piédestal en béton mesure 1m62 de hauteur. Juin 97
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Pour réussir une sculpture il faut aimer la matière et savoir l’écouter Voici l’histoire de l’arbre qui allait devenir La Femme Océane, je l’ai transcrite sous sa dictée telle qu’il l’a ressenti.
Dominique François PIOS
Il était une fois UN ARBRE dans la grande forêt d’Afrique.
Je vivais heureux au milieu de toute ma famille,
j’ai su plus tard que ce pays s’appelait le Cameroun, mais ce sont les hommes qui l’ont appelé ainsi.
Mes parents y sont nés, mes grands parents aussi et mes arrière grands parents, moi j’ai 140 an,. Je connais des histoires de la forêt et celles que l’on ma racontées.
J’ai connu toutes les bêtes qui dormaient à mon pied……….même une famille d’éléphants et le serpent…un grand sage…qui donne la connaissance…mais ce serait une trop longue histoire à raconter.
Un jour j’ai ressenti une grande douleur, des hommes étaient à mon pied armés de haches et de scies…je suis tombé…
je me suis réveillé j’étais sur la piste et je partais, adieu ma forêt, adieu mes frères je pensais mourir……on m’a mis dans un bateau avec d’autres amis et nous voguions… il y avait une vilaine odeur et nous étions ballottés tant et plus.
Le temps ne comptait plus
un jour le bateau est arrivé dans un port, là, ce qui ressemblait à des sauterelles géantes nous ont attrapés et jetés sur les quais l’endroit se nommait,je crois,Dunkerque .
J’ai souffert quelques semaines et un jour quelqu’un est venu,
j’entendis qu’il venait acheter une grume pour un sculpteur. Je ne voulais pas finir en porte en fenêtre ou en meuble,
j’ai réussi à séduire.
J’ai encore fait un long trajet pour rejoindre l’atelier de celui qui voulait me donner une nouvelle forme.
Je reprenais espoir.
Nous sommes restés un moment interminable à nous regarder,
il tournait autour de moi, me tapotait amicalement l’écorce, puis il repartait, revenait, il faut vous dire que je n’avais pas bonne apparence après un si long voyage Mais enfin j’essayais de plaire.
Un matin j’ai ressenti à nouveau de grandes douleurs, l’acier du ciseau, le bruit du maillet , je pensais mourir. Je me suis défendu comme je pouvais.
Nous autres en Afrique, les griots nous ont appris quantité de
choses, par exemple faire éternuer avec notre poussière, mais ce n’est pas bien méchant.
Je suis resté 6 mois dans l’atelier du sculpteur, cela m’a permis de faire la connaissance de sa famille , de ses amis . Ils venaient me voir et j’entendais leurs exclamations admiratives, j’étais rassuré et ravi de tant de compliments ; j’ai même connu son chien, excusez-moi c’était une chienne boxer, bien aimable d’ailleurs, j’ai oublié son nom.
Un jour j’ai vu mon reflet dans une flaque d’eau.
j’étais transformé,……..je ressemblais aux humains.
Je n’avais pas une nouvelle vie mais une nouvelle forme
J’ai recommencé encore un voyage, j’étais las, je me suis retrouvé au bord de la mer, on m’a mis sur un socle magnifique.
Il y eut de la musique et j’entendis…… que l’on m’appelait…..
LA SCULPTURE ….
Je suis bien maintenant, face à la mer, je vois des bateaux, je pense toujours à ma famille qui est restée en Afrique,
Une mer nous sépare
mais je peux raconter aux promeneurs qui savent s’attarder à mon pied les histoires de la grande forêt qui m’a vu naître ; des histoires de fauves, des histoires d’oiseaux et de papillons qui venaient se percher sur mes branches, des histoires d’humains qui sont passés,
j’en invente aussi pour le plaisir,
Car qui sait me caresser et m’écouter connaîtra mon histoire
J’ai commencé mon voyage immobile dans le temps,
je vis toujours
j’étais un arbre parmi d’autres,
,maintenant…… je suis ……….
L’ARBRE
Je suis LA FEMME OCEANE
